Tiffany Bouelle est une artiste polyvalente. Hier styliste chez Hermès & Andrea Crews, aujourd’hui cette maxi-fonceuse drôle et passionnée partage son temps entre sa carrière de peintre et sa vie de ‘neo mum’.
Ses oeuvres abstraites, minimalistes et pourtant si dynamiques et vivantes, sont de vastes invitations au voyage, un appel de l’âme, un éveil de sensations.
Bi-culturelle et maman créative like me, sa sensibilité, son ouverture émotionnelle m’attirent et m’attisent. Tout comme vous. Soyez-en certain.e.s.
Peux-tu te présenter stp ?
Je suis Tiffany, je viens d’avoir un enfant et je n’ai pas toutes mes dents à cause d’un accident de la route.
Je suis née et j’ai grandis à Paris au 28 rue sedaine dans une impasse truffée d’ateliers dans le onzième arrondissement. J’ai été styliste (Hermès, Maison Ullens, Andrea Crews…) photographe, maquilleuse, illustratrice, graphiste, développeuse de site, cuisinière, professeur de dessins, professeur de sport, j’ai animé quelques talk et des campagnes pour de gros groupes bref j’ai fais tout ça pour me rendre compte que mon premier grand amour était le vrai.
Être peintre.
A quel moment as-tu commencé à créer ?
Je suis née avec un crayon entre les mains.
On m’appelait “l’enfant qui dessine” avant de connaître mon prénom. Certains respirent avec leurs amis. Prennent l’air en s’évadant des villes.
Moi, une feuille et un crayon suffisent pour commencer à me remplir de joie et de sérénité.
Quand et où te sens-tu la plus créative ?
J’ai des préférences, mon atelier est mon lieu à moi. Une pièce évolutive, harmonieuse et pensée autour de mon bien être mais j’arrive à dessiner librement sur le set de table en papier d’un café.
J’adore transformer un lieu en atelier, chambre d’hôtel, chez quelqu’un pendant les vacances, dans le jardin, au milieu d’un champ, j’adore métamorphoser un endroit avec mes dessins en redessinant des meubles, des plantes et des formes abstraites.
Quelles sont tes plus grandes influences artistiques ?
J’ai grandi dans les couloirs du Louvre, au Musée Carnavalet, au musée de la chasse et de la nature. Je crois que tout ça fait partie de mes racines puis à l’école j’ai découvert le brutalisme, le bauhaus, le design de mobilier, Brancusi, O’Keeffe, Frankenthaler, Bosch, Ando, Abramović, les cours de nu et enfin le Japon et sa philosophie du wabi sabi, sa culture du “Boro” et ses artisans.
Il y a peu de choses que je n’aime pas et je suis convaincue que tout ce qui me croise impact ma pratique.
Peux-tu nommer une femme qui t’inspire ? Et pourquoi.
Je suis admirative de toutes les femmes qui ont écrit notre histoire et qui ont décidé de s’émanciper et d’aller en contre courant, je suis émue quand j’entends que des femmes se battent pour leurs droits et protègent d’autres femmes, je ris toujours quand une femme a eu des galères et qu’elle en parle avec de l’auto dérision.
Je respecte toutes les femmes qui respectent les autres femmes.
Comment travailles-tu ?
Je dévore la vie.
Je travaille intensément, passionnément, à la folie.
10:00 j’allume deux bâtons d’encens, un shot de café, consultation de mon agenda, mail puis peinture
15:00 je file (je garde mon fils)
20:00 je retourne à l’atelier terminer ma journée jusqu’à … aucune idée.
Je rentre quand je tombe de fatigue.
Je suis heureuse ainsi et je m’ennuie vite ou je brûle d’impatience.
Je préfère mourir passionnément que vivre d’ennui
Combien de temps passes-tu sur un projet ?
Chaque projet est son aventure !
Quelle est la partie la plus difficile de ton travail ? Celle qui te passionne ?
J’aimerai être Shivah,
Le plus difficile est de faire le travail d’une entreprise toute seule, gérer ma communication, les photos, la presse, les catalogues, les ventes, les relations clients, les collaborations, les projets entre artistes, les performances, les expositions, les foires, la direction artistique de mon site, mon site et faire quelques projets de mannequinat et le truc le moins sexy c’est la compta MAIS ! Je vis de ma passion et j’ai à peine trente ans.
Alors vois-tu mon café me fait parfois trembler mais je danse avec mes journées et je m’endors toujours en me disant que pour rien au monde j’échangerais ma vie.
Ta maternité a-t-elle eu une influence sur ta créativité ?
Ma maternité à bouleversé toute ma pratique pour le mieux, j’ai la sensation d’avoir éclos de cinq ans de maturité artistique. Je sens que beaucoup de noeuds se sont défait. Je me sens chanceuse d’avoir pu réaliser ce rêve et surtout j’ai toujours eu la conviction que je pouvais être mère et artiste et continuer à traverser les murs ! La naissance de Raphaël me donne envie de conquérir le monde et prouver à toutes les femmes artistes et aux institutions que nous les femmes sommes parfaitement capables d’assurer les deux.
D’ailleurs… j’ai signé dans deux galeries depuis l’accouchement.
Parle-nous de l’un de tes projets coups de coeur .
C’est difficile de te parler d’un seul projet. Je suis honorée de collaborer avec toutes les personnes qui veulent travailler avec moi.
Du coup je préfère te partager un moment flatteur.
En 2018, année où j’ai révélé mes dessins pour la première fois j’ai été contacté pour ma première collaboration artistique avec Moynat (LVMH) et l’artiste collaborateur que je succède était Pharrell Williams mais surtout cette collaboration m’a permis de financer mes premières toiles, de la peinture de beaux pinceaux et mon premier voyage autour des interviews de femmes (sujet principal de ma pratique !)
Peux-tu résumer ton art en trois mots ?
Féministe, instinctif, calligraphique .
Quels sont tes projets à venir ?
Les projets à venir sont secrets ! Mais tu peux me suivre sur mon Instagram @tiffanybouelle pour les découvrir dès la semaine prochaine !
Un immense merci pour ta lumière Tiffany.
With Love & Light,
Alexis Xx
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