Rencontre avec Noémie Cédille, designer graphique, illustratrice, directrice artistique & co-fondatrice du magazine Mint.
Raconte-nous qui tu es Noémie, ton parcours .
Je m’appelle Noémie. Je suis designer graphique et illustratrice indépendante.
Je crée des identités visuelles, des éditions, des illustrations, des fresques…
Je suis originaire de Strasbourg, j’ai vécu 10 ans à Paris et je suis désormais installée à Bordeaux.
Je suis également la co-fondatrice et directrice artistique du magazine Mint qui parle de food, de voyage et de découverte.
Sur mon temps libre il m’arrive aussi de créer des céramiques, de faire de la peinture et de la photographie. J’adore jongler entre les techniques.
A quel moment as-tu commencé à créer ?
Je crée depuis toute petite. Je ne me suis jamais projetée dans autre chose qu’un métier créatif. Mon rêve de petite fille a longtemps été de devenir architecte. Je dessinais des plans de maisons sur des feuilles quadrillées que je meublais par la suite en découpant dans les catalogues et magazines de décoration de ma mère. Adolescente, j’ai découvert la photographie qui est devenue une passion et qui m’a amené vers des études de design graphique.
Quand et où te sens-tu la plus créative ?
Quand je suis seule chez moi ! Particulièrement le soir car j’adore travailler lorsqu’il fait nuit, lorsque tout est calme, que les lumières sont tamisées, avec une douce musique en fond.
Quelles sont tes plus grandes inspirations ?
J’aime beaucoup la peinture abstraite, les mouvements du cubisme, du fauvisme, les travaux des artistes du Bauhaus. J’adore le travail de la couleur de Sonia Delaunay, la représentation de la femme et la façon d’aborder la couleur et le motif chez Henri Matisse, la capacité d’abstraction de Pablo Picasso, les formes abstraites de Jean Arp, les paysages d’Etel Adnan ou de Paul Klee.
Ma passion d’enfant pour l’architecture a également perduré et je suis toujours très inspirée par l’architecture et le design moderne. Et à l’inverse par l’architecture vernaculaire et par les formes organiques de la nature : la notion de paysage, la flore, l’idée de strates et de curiosités géologiques
Quelle est la partie la plus difficile de ton activité créative ? Celle qui te passionne ?
La partie la plus difficile de mon activité me semble d’arriver à tenir le rythme dans la durée. Être indépendant offre une liberté précieuse, mais le quotidien est continuellement incertain. Il faut savoir sans cesse évoluer, progresser, se remettre en question, continuer à apprendre, à rencontrer, à montrer.
Et la partie qui me passionne le plus dans mon activité, c’est justement cette liberté que m’offre mon statut qui me permet de développer un travail personnel en parallèle de mes commandes. J’adore aussi le moment où un client me contacte avec une demande. C’est hyper stimulant et je ne peux pas m’empêcher d’imaginer immédiatement quelles réponses graphiques ou illustrées je vais pouvoir lui proposer.
Comment travailles-tu ?
J’aime travailler la nuit et ça a longtemps été le cas. Je trouve que c’est un moment de la journée super inspirant quand on est dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, je travaille plutôt en journée car ça reste bien plus commode. Je suis plutôt une acharnée de travail avec une certaine tendance à m’oublier, ce qui finit parfois par me jouer des tours. Je travaille toujours en musique. La musique est essentielle dans ma vie, je vis en musique. Je suis quelqu’un de plutôt introvertie et j’aime travailler seule, particulièrement pendant mes phases de recherches et dans mes expérimentations personnelles.
Combien de temps passes-tu sur un projet ?
Ça dépend vraiment de la nature du projet. Un projet d’identité visuelle va s’étaler sur plusieurs semaines, voir plusieurs mois, alors que la création d’une illustration me prendra quelques jours uniquement
Parle-nous de l’un de tes projets coups de coeur .
C’est difficile de ne retenir qu’un seul projet étant donné que mes projets sont de natures très différentes. En identité visuelle, je pense à la création de l’identité de la marque de thés et infusions Instants Botaniques ( dont l’aventure s’est malheureusement arrêtée l’an dernier ). Ça a été un projet extrêmement fluide. La créatrice de la marque est venue me chercher pour mon univers et on s’est parfaitement entendues dès le début sur ce qu’il s’agissait de créer ensemble. Elle m’a fait confiance de A à Z et c’est précieux car ce n’est pas toujours le cas.
Un autre projet marquant a été la fresque réalisée pour la Casa Corona (ndlr voir photo ci-dessous), un bar éphémère à Paris. C’était la première fois que je réalisais une fresque et le projet s’est déroulé pendant plusieurs soirées au milieu de gens venus boire des coups. L’ambiance était vraiment super.
Et puis, je ne peux pas ne pas citer Mint, le magazine que j’ai co-fondé avec une amie journaliste, qui en plus d’être une expérience professionnelle géniale, est vecteur de belles rencontres humaines.
Peux-tu nommer une femme qui t’inspire ?
Il n’y a pas une femme qui m’inspire mais des femmes qui m’inspirent, elles ont pour point commun d’être des femmes souvent extrêmement libres. Des femmes qui osent, qui suivent leur instinct, qui créent.
Résume-nous ton art en trois mots .
Coloré. Instinctif. Pluriel.
Quels sont tes projets à venir ?
Une fresque avec une portée sociale pour un ensemble de logements avec plusieurs autres artistes.
Un immense merci pour ta lumière Noémie.
With Love & Light,
Alexis Xx
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