Léa Bigot est artiste. Hier designer graphique, aujourd’hui elle consacre son temps à la sculpture. Originaire de L’Ile de La Réunion, après dix ans de vie parisienne, Léa est partie vivre à Marseille rejoindre à nouveau la mer, les falaises, des composants clés de son enfance. Intuitive, elle part d’un dessin, d’un écrit puis sculpte directement dans le grès. Subtil, organique, son univers transporte tout en fluidité.
Léa est sculpteur de ‘formes vivantes, de formes à vivre et à toucher’. Léa est une marchande de magie dont je suis heureuse d’avoir croisé le chemin.
Peux-tu te présenter stp ?
Je m’appelle Léa Bigot, je suis artiste, je fais de la sculpture, et j’habite à Marseille !
Crédit Photos Elsa Marciano
A quel moment as-tu commencé à créer ? Quand et où te sens-tu la plus créative ?
Je crois que j’ai toujours été créative. Pour moi, la création est ma manière de me projeter dans le monde. C’est un besoin, dès que je me retrouve seule, pour faire sens de mes émotions, de mes sentiments et de mes rêves.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
La force des éléments, le sentiment de vie intense qui nous submerge lorsque l’on est témoin de quelque chose qui dépasse les mots. L’orage qui éclate, une vague qui s’élève dans le ciel, une falaise vertigineuse, la lave qui sort du sol…
Quelles sont tes plus grandes influences artistiques ?
Je suis touchée par la poésie formelle qui marque le XXe siècle, lorsque l’observation n’est plus tout à fait au centre du sujet et que l’abstraction et l’expressionnisme prennent le relai pour parler de choses que l’on ne pourrait exprimer autrement.
Peux-tu nommer une femme qui t’inspire ? Et pourquoi.
Énormément de femmes artistes m’inspirent, d’abord car elles ont su s’imposer dans un monde qui ne les attendait pas à cette place. Mais celle qui me vient aujourd’hui c’est Martha Pan, pour sa liberté de penser à des volumes monumentaux en lien avec leurs environnements. Je m’identifie à sa manière de s’engager dans des constructions immenses, malgré son petit gabarit, et de pousser la technique et les possibles pour les amener à suivre sa vision.
Comment travailles-tu ?
J’alterne généralement de relativement longues périodes de réflexions et de production. Je passe des semaines à réfléchir, à dessiner et à me projeter, cette période est plus fertile la nuit. Et puis je sculpte le jour sans pouvoir terminer très tard car je suis exténuée (c’est un travail très physique).
Combien de temps passes-tu sur un projet ?
Il me faut beaucoup de temps de gestation, le temps d’oublier, d’y revenir, de trouver un détour qui fait prendre sens à l’ensemble. Puis je passe à la réalisation dans un temps le plus court possible car je recherche le geste spontané et sincère.
Un outil indispensable dans ton atelier ?
Un tasseau de bois que je taille en fonction des besoins.
Quelle est la partie la plus difficile de ton travail ? Celle qui te passionne ?
La plus difficile est clairement la dimension physique. Je suis toujours très passionnée lorsque je me lance dans quelque chose et j’oublie souvent d’écouter mon corps. L’été dernier j’ai été forcée de m’arrêter deux semaines à cause de deux tendinites aux avant bras.
Une de tes pièces ou projets coup de coeur ?
Le dernier projet pour le nouveau siège de la marque Sessun, le luminaire de 9M80, est sûrement le dernier projet qui m’a le plus stimulée. J’ai adoré articuler plusieurs savoir-faire pour réaliser cette pièce que je n’aurai pas pu faire seule. Cela m’a ouvert des perspectives.
Crédit Photos Maxime Verret
Ton art en trois mots ?
Intuitif, mouvant, singulier.
Tes projets à venir ?
Cet été je vais participer à une exposition collective qui se tiendra dans la maison de famille de l’architecte d’intérieur Isabelle Castanier dans le village de Saint Tropez. Leslie Kabla, la curatrice, rassemble à cette occasion beaucoup d’amis artistes dont j’admire le travail.
C’est donc dans une impatience non dissimulée que je vais bientôt commencer à créer un ensemble de pièces dialoguant entre elles et avec tous ces autres langages artistiques que j’affectionne particulièrement. Je rêvais depuis longtemps de pouvoir développer mon univers hors de mon atelier et le cadre de cette maison avec l’histoire de toutes ces vies qui s’y sont succédées est le lieu rêvé pour le faire.
Je donne donc rendez-vous le 6 juillet pour découvrir l’exposition « Une Maison à Saint-Tropez », et en attendant on pourra bien sûr suivre mon processus de recherche et de création sur instagram…
Sculpture végétale Gabrielle Laurin Mercury
Un immense merci pour ce beau partage Léa.
With Love & Light,
Alexis Xx
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