Roxane Lagache – Paris
L’univers de Roxane Lagache est riche, fécond, en floraison permanente. Vouloir l’encapsuler à l’intérieur d’une simple interview relève purement et simplement de la trahison.
Roxane – représentée par l’agence créative parisienne Marlowe – est une artiste prolifique, à la fois directrice artistique, photographe, illustratrice et créatrice de collages. De son enfance passée aux Antilles auprès de sa maman – véritable muse seventies, elle garda son attrait, aussi obsessionnel et enivrant que la plus belle des ritournelles, pour la Femme et la Nature.
Replaçons un court instant les évènements dans leur contexte avant de découvrir plus longuement le coeur de son travail par Ici.
Peux-tu te présenter ?
A quel moment as-tu commencé à créer ?
Vraiment à ce moment-là, même si j’ai toujours dessiné. Il y a 3 ans j’ai eu la chance de me faire un atelier en plus de mon bureau : une vraie “pièce à moi”. Et c’est vraiment cet espace qui m’a donné l’idée de faire enfin mes premiers collages à la main. Je suis restée dans ces premières et éternelles inspirations : la femme et la nature exotique : coquillages, coraux, roches, fruits, feuillages, oiseaux…
Quand et où te sens-tu la plus créative ?
Ah ça ne se décide pas ! Je peux être dans mon atelier avec toute la matière du monde et ça ne vient pas. Je ne trouve rien. Mais j’aime bien ces recherches, je laisse tout en plan et je repasse le lendemain juste 5 minutes, je déplace un élément et pouf ça y est. Il ne faut pas forcer.
Photo Maroc
Qu’est-ce-qui t’inspires ? Quelles sont tes plus grandes influences artistiques ?
Je me sens inspirée quand je me nourris visuellement de nature et d’exotisme je crois. Adolescente j’étais en extase devant Gauguin et Matisse que j’aime toujours beaucoup. Aujourd’hui je ne me lasse pas de Viviane Sassen, Osma Harvilahti, Sebastiao Salgado, Julien Colombier. J’adore les photos des nus et des pêcheuses d’ormeaux du japonais Yoshiyuki Iwase. Les plantes du Douanier Rousseau me font beaucoup d’effet aussi. Et puis les planches botaniques du XVIIIe et XIXe m’ont toujours beaucoup inspiré.
Peux-tu nommer une femme qui t’inspires ? Et pourquoi ?
J’aime beaucoup le travail d’Ana Mendieta pour son lien nature-corps. Toute la vie de Frida Kahlo dont je viens de lire la biographie. Je crois que j’aime les femmes qui cherchent. Et si en plus elles sont liées à la nature, ça me touche.
Ta tenue de travail idéale ?
Ah ça n’a jamais été une question ! Whatever !
Comment travailles-tu ? Combien de temps passes-tu sur un projet ?
Mon métier sur mon ordinateur me prend tout mon temps, mais pour mes collages personnels à la main je travaille par petites touches, jamais en grandes sessions, toujours seule, avec les fenêtres ouvertes et les chants des oiseaux. Je peux faire 3 collages en 1 heure ou parfois chercher l’harmonie entre 2 éléments pendant des semaines.
Un outil indispensable dans ton atelier ?
Un petit cutter rotatif et du scotch double face. Ma mère créait ses pochoirs lorsqu’elle était peintre-déco, et je trouvais méditatif cette petite lame qui glissait sur le papier.
Collage pour Chanel
Quelle est la partie la plus difficile de ton travail ? Celle qui te passionne ?
Me vendre ! Mais le bouche à oreille fonctionne très bien. Sincèrement à part cette partie, je ne trouve aucune difficulté dans mon travail perso et pro. J’aime toutes les étapes. Ça m’a pris des années pour trouver cet équilibre. Évidemment je ressens de l’appréhension, du stress, mais c’est un moteur. Ça me passionne de trouver LE truc. Quand l’alchimie arrive … j’adore cette sensation. Je peux regarder le résultat pendant des heures ensuite.
Une pièce, une oeuvre, un projet coup de coeur ?
Un projet coup de coeur : We Give Collab monté par un gang de nanas pendant le 1er confinement. Elles appellent ça du shopping solidaire. J’ai donné plusieurs collages originaux que d’autres achètent aux enchères sous forme de dons à différentes associations. C’est hyper vertueux, ça ouvre le duo artiste/acheteur.
Et les oeuvres de Nicolas Lefebvre parce qu’il fait des collages en 3D composés de tout ce que j’aime.
Ton art en trois mots ?
Je replace la femme dans la nature (dans une idée de biocentrisme). Ca fait 7 mince. Sinon en plus court, une amie avait trouvé le terme cul-cactus pour décrire mon univers !
Tes projets à venir ?
Je commence tout juste à scanner certains collages pour les tirer en posters numérotés ! Et j’aimerais bien trouver une galerie pour l’année prochaine. (A bon entendeur …. Ndlr)
With love from Lou Lou,
Alexis
xxx
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