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Umami by Inès Angelini

L’umami, cinquième saveur détectée par la langue, après le sucré, le salé, l’acide et l’amer, se traduit littéralement par “gout savoureux”. J’imagine que c’est avec cette requête en tête qu’Inès Angelini, la créatrice de la marque de céramiques Umami, a quitté le monde juridique auquel elle était autrefois affilié. 

Il faut du courage, de l’intuition et une grande écoute de soi pour prendre ce genre de décision. J’ai une admiration toute particulière pour les individus qui rejettent le statu quo, qui ne s’avoueront jamais vaincus par leur sort : de vrai.e.s aventurier.e.s de la vie.

Durant ces moments là, pour y être passé moi-même plus d’une fois, une petite voix intérieure nous réveille, l’instinct nous guide, la passion nous nourrit, notre entourage nous tient la main et nous encourage. Bien plus souvent pour les meilleurs projets qui soient, ceux qui donnent du sens à notre vie et remplissent notre coeur de joie. 

Inès s’évade, explore et crée. Elle exprime librement ses rêves et pensées à travers ses dix doigts : this is Umami Lovelies, cette cinquième saveur, qui à elle seule, redonne “goût à la vie”. 

 

 

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Photo Timothe Renaud

 

 

Peux-tu te présenter ? 

 

Je m’appelle Inès, j’ai 31 ans, je suis la maman de deux petites filles, Lila deux ans et demi et Pia 3 mois. J’ai créé ma marque de céramique, Umami en Avril dernier. Initialement, j’étais juriste dans le domaine de la propriété intellectuelle. J’ai opéré un changement de vie à la suite de la naissance de ma première fille, je ressentais le besoin de ralentir le rythme, de me rapprocher des valeurs qui me ressemblent et que je ne trouvais plus du tout dans mon quotidien. J’ai commencé la céramique initialement en cours du soir, pour m’évader et prendre un peu de temps pour moi, très rapidement c’est devenu une passion. Avec le premier confinement, j’ai installé un atelier dans mon jardin ce qui m’a permis de pratiquer tous les jours et comme j’ai obtenu des retours très encourageants j’ai décidé de tenter ma chance et lancer ma marque. Ma grande force dans ce projet c’est d’avoir toujours été épaulée par ma famille et mes amis.
 
 
 

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A quel moment as-tu commencé à créer ? 

Je crois que j’ai toujours crée, d’aussi loin que je me souvienne. Enfant j’étais plutôt calme, je faisais déjà des « créations » avec tout ce que je trouvais, j’ai fait du dessin, des bijoux, j’inventais des morceaux de piano avec ma soeur. Je crois, avoir toujours eu une âme curieuse et « touche à tout », ca m’apaise et me permet de m’évader. Seulement je n’avais pas trouvé MON moyen d’expression. Adolescente j’ai préféré « rentrer dans le moule » et me tourner vers des études plus « classiques » et c’est en devenant maman que j’ai décidé de m’affranchir de tous ces codes et laisser ma créativité s’exprimer à ma façon.

 

 

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Quand et où te sens-tu la plus créative?
 

Je ne pense pas avoir besoin d’un endroit précis pour créer, je peux trouver l’inspiration dans les choses les plus communes de la vie (qui sont pour moi souvent les plus belles) mais également dans des lieux d’expression artistique ou des lieux chargés d’histoire. En fait je crois que mon esprit est sans cesse en recherche sauf quand je m’occupe de mes deux filles, je n’ai plus trop le temps pour penser (rire). 

 
 
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Qu’est-ce-qui t’inspires dans ton travail ? Quelles sont tes plus grandes influences artistiques ? 
 

Je trouve l’inspiration un peu partout, ça peut être lors d’une promenade dans la nature, en écoutant une musique, une sensation forte etc. Dans ma tête j’imagine constamment des objets, des visuels… Je lis beaucoup de livres et de magazines sur le design et la décoration. Ma belle-sœur et ma belle-mère ont un très beau magasin de décoration « Envers du décor » à Mougins, je suis très sensible à leur univers. Mes influences artistiques sont diverses, principalement je dirai la tendance Wabi Sabi et toutes les créations d’Alex Vervoordt. Également en habitant le sud, j’ai baigné dans l’univers créatif de grands artistes comme Picasso, Matisse, Cocteau. De façon plus générale, je suis admirative des œuvres de Miro et du travail du décorateur Jacques Grange; j’admire la façon dont il arrive à harmoniser les différents styles, il a ses propres codes. Du côté de la céramique je trouve absolument superbe le travail de Valentine Schlegel et les sculptures de Jean Arp. En fait je me rends compte en répondant à cette question que j’ai des gouts très éclectiques, ca se ressent peut être dans mes créations ?

 

 

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Peux-tu nommer une femme qui t’inspire ?
 

Il m’est impossible d’en citer une, au quotidien je suis inspirée par toutes les femmes qui m’entourent, elles ont toutes leurs sensibilités, leur créativité ; ce sont toutes des battantes incroyablement fortes et je suis fière de pouvoir compter sur elles.

Sinon une artiste qui m’a énormément marquée depuis mon adolescence c’est sans aucun doute Frida Kahlo, je rêve d’aller au Mexique visiter sa maison et pour le lifestyle, je dirais la créatrice de la marque Yoli and Otis.

 

 
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Quelle est ta tenue de travail idéale ?
 

Contrairement à mon ancien métier, plus je suis à l’aise mieux je travaille 🙂 J’ai un bleu de travail qui appartenait à mon grand-père que ma grand-mère a customisé que j’adore. Sinon depuis peu j’ai adopté la blouse Cosette crée par la marque Maison BABA, c’est une blouse d’activité ultra pratique & résistante, dans un magnifique lin lavé.

 

 

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As-tu un outil indispensable dans ton atelier ? 
 

Il y en a plusieurs ; en tout premier un Opinel offert par mon papa, qui me permet de découper des formes quand je travaille la céramique selon la méthode de la plaque. Ensuite, les éponges, on ne s’y attend pas forcément mais elles sont indispensables notamment pour lisser la terre et enfin, pour sa praticité, ma « crouteuse » c’est une machine qui permet d’écraser la terre de façon régulière, ça me fait gagner un temps fou 🙂

 
 
 
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Comment travailles-tu ? 
 

Avant d’avoir ma deuxième fille, je travaillais un peu tout le temps dès que j’avais un moment. Avec deux enfants j’ai dû m’organiser pour gérer au mieux mes multiples casquettes !

En général je travaille du lundi au vendredi quand les filles sont gardées, de 10h à 17h, dans mon atelier à Mougins, le plus souvent debout et toujours en musique.

 
 
 
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Quelle est la partie la plus compliquée de ton travail ? Et celle qui te passionne le plus ? 
 

Je vais commencer par celle qui me passionne, très clairement la partie création, penser, imaginer créer de nouveaux modèles c’est vraiment ce qui me fait vibrer. En conséquence, j’ai plus de mal à produire plusieurs fois les mêmes pièces (d’où l’aspect petite série) mais ce qui est pour moi le plus difficile, enfin surtout le moins plaisant c’est la partie cuisson.

Préparer, remplir vider les fours, entre le risque de casse, la pose de l’émail, le temps que ça prend & la répétition des gestes, c’est clairement pas ma tasse de thé !

 
 
 
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Une pièce, une oeuvre ou un projet coup de coeur ? 
 

J’affectionne particulièrement mon vase intitulé les amoureux. Il est né suite à une mauvaise manipulation, j’ai trouvé la forme intéressante, je l’ai dupliqué puis j’ai essayé de lier les deux vases ; à ce moment-là mon mari m’a dit on dirait des amoureux. Pour son histoire et son rendu final je crois que c’est la pièce que je préfère.

J’ai également éprouvé beaucoup de plaisir à créer et penser un projet que j’ai fait pour un concours organisé par la fondation Loewe, un hommage à une plage du sud de la France qui me transporte.

 

 

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Peux-tu définir ton travail en trois mots ? 

 

Brut, Sincère, Passionné.
 

 

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Quels sont tes projets à venir ?

 

« J’ai un projet qui me tient particulièrement à coeur qui va sortir en début d’année pour le Salon Maison et Objet, c’est un projet avec la marque de bois Woodmata. L’idée est d’associer la céramique & le bois dans des objets du quotidien. On aime particulièrement l’harmonie entre ces deux matériaux, on trouve que leur association les sublime. Ça n a pas été simple car il a fallu répondre à différentes problématiques notamment en terme de cuisson (le bois se consume à la température nécessaire pour cuire la céramique) mais voici en avant première quelques photos qui ont été réalisées à la maison Mastrorelli, une chambre d hôtes absolument sublime située à roquefort les pins.

 

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Photo Timothe Renaud

 

 

Merci Inès pour ce beau moment de créativité  

With love from Lou Lou, 

Alexis

xxx

 

 

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