Capucine Martin – Martin Martin Paris
Lorsque la délicieuse Fanny, Head of Communication chez Oh My Cream, m’a proposé de rencontrer par le biais d’une interview, sa talentueuse amie Capucine, je n’ai pas hésité une seule seconde.
Capucine Martin, fondatrice de la marque Martin Martin, a lancé sa première collection en 2018 : une ravissante collection de blazers 100% Made in France. Imaginée et confectionnée dès ses débuts en plein coeur de Paris, autrefois vendue chez Net-A-Porter, Bergdorf, Montaigne Market … la marque inaugure depuis quelques semaines son propre e-shop tout en présentant sa nouvelle création.
La Constance Dress, véritable chapitre deux by Martin Martin, est une pièce iconique et intemporelle. Elégante à toute heure, qu’elle soit confectionnée de satin, de mousseline, ou taillée dans une popeline de coton, elle se porte aussi bien de jour que de nuit, pour notre plus grand plaisir.
Aujourd’hui nous rencontrons Capucine dans un cadre plus intimiste et discutons comme à notre grande habitude chez Lou Lou Love, de parcours, de rêves, d’héritage et de slow fashion.
Peux-tu te présenter ?
Hello, je suis Capucine Martin, la fondatrice de Martin Martin. 🙂
Je suis parisienne mais j’ai habité pendant sept ans à Londres où j’ai eu ma première expérience entrepreneuriale. Nous avons monté les restaurants Cocotte avec mes amis Londoniens. Une fois rentrée à Paris, il y a trois ans, et fort de cette expérience entrepreneuriale et de mon amour pour la mode, j’ai décidé de lancer Martin Martin. J’ai alors débuté une formation avec Nadia Legendre qui m’a sensibilisé aux différents détails d’un vêtement, aux variations des matières, des coupes, des détails. Tout autant d’éléments qui jusqu’alors étaient instinctifs pour moi mais que je souhaitais professionnaliser. C’est ainsi que j’ai décidé de me lancer, de mettre en pratique tout ce que j’avais vu et tout ce que j’aimais avec mon propre regard sur la mode, sur les femmes. Le pari? Permettre aux femmes de se sentir sublimées et protégées grâce à un seul vêtement, une pièce intemporelle et iconique.
Quel était ton rêve de petite fille ? Et as-tu l’impression qu’il te nourrit encore aujourd’hui ?
Mon rêve de petite fille ? Je pense que j’ai réussi à construire ce qui me faisait rêver au fur et à mesure de mon parcours. J’ai mis du temps à trouver la voix qui m’épanouirait et je pense l’avoir affinée ces dix dernières années au gré de mes expériences et de mes rencontres. Martin Martin n’était pas un rêve de petite fille, c’est un rêve de femme, en lien avec celle que je suis devenue.
Ton style vestimentaire en trois mots ?
J’adopte un style décontractée la journée en faisant toujours attention à ma féminité. Je mixe des pièces masculines et des pièces élégantes qui souligne une ligne féminine ou un détail. Le soir, j’aime porté des pièces plus festives, sexy et féminine.
Photo Martin Martin
Quels sont tes incontournables du moment ?
La Constance Dress (Ndlr. by Martin Martin.) évidemment ! (rire)
Et une petite obsession pour la marque Totême.
Quelle approche as-tu de la Slow Fashion ?
Pour Martin Martin, j’ai fais le choix d’avoir des ateliers à Paris et de privilégier un circuit très court entre la création et la production, ce qui a rend les choses beaucoup plus écologiques et faciles. La sur-production est le danger et nous privilégions des petites collections ou encore les pré-commandes pour éviter des trop grandes productions.
D’autre part, je pense que le sourcing tissus est très important et peut vraiment faire la différence d’un point de vu écologique. Beaucoup de commandes ont été annulées et de nombreux métrages de tissus abandonnés par les maisons de couture pendant la pandémie. Il s’agissait donc de comprendre comment les utiliser à bon escient pour apporter à ma clientèle des pièces aussi qualitatives mais plus abordables, qui correspondent mieux à ma clientèle en ces temps de pandémie.
As-tu hérité d’une pièce dont tu ne te sépareras sans doute jamais ? Raconte-nous son histoire.
Un carré Hermès qui appartenait à la mère de mon grand-père qu’il était très fier de me donner. Je le chéris tellement que je ne le sors que pour les grandes occasions.
Bien entendu, je pense aussi au « shell button », signature de Martin Martin qui est inspiré de l’une des vestes que ma grand-mère qui m’a transmise.
Photo Martin Martin
Ton dernier achat coup de coeur ? Ton prochain ?
Mon dernier achat ? Une robe Totême, noire en coton, col rasant et cintré. Je l’adore ! Mon prochain achat ? J’ai flashé sur la collection de maillots de bain en éponge de chez Henriette H, parfaite pour porter avec nos Constance transparentes.
Une pièce dont tu rêves ?
Un grand paréo coloré de chez Hermès.
Quand et où te sens-tu la plus créative ?
Dans les endroits où je me sens bien, tout simplement ! A Paris, avec mon équipe lorsque nous travaillons ensemble sur nos sessions créatives. Ou chez moi, au Cap Ferret.
Quelles sont tes plus grandes inspirations ?
La danse m’inspire beaucoup, et réveille vraiment quelque chose de créatif chez moi. Plus généralement, j’ai une fascination pour la féminité, les corps féminins et leurs mouvements. Je pense mes pièces pour des femmes, en essayant vraiment de prendre en compte leurs silhouettes. Cependant, le point de départ de mes collections reste tout de même les tissus : une couleur, un tombé, un dessin qui m’inspire et devient une pièce, une silhouette, une collection…
As-tu une journée type ?
Je me lève très tôt, je vais courir le long du canal Saint Martin, puis, un café en terrasse ou chez moi. Après, il n’y a pas vraiment de journée type. Ça peut être journée à l’atelier pour suivre les productions et les modèles en cours. J’accueille aussi les clientes chez moi dans notre showroom-appartement à Paris. On peut travailler sur un nouveau développement, faire des recherches tissus, rencontrer des fournisseurs. Je passe aussi beaucoup de temps à organiser la création de contenu. Mais mon approche au travail est très spontanée. Je suis toujours dans la quête de développer Martin Martin de manière intuitive et à mon image.
Quelle est la partie qui te passionne le plus dans ton travail ?
J’aime beaucoup la phase créative : imaginer des nouvelles pièces, rechercher des tissus, découvrir les premiers prototypes. J’adore aussi l’organisation des shootings : comment traduire l’esprit d’une collection en image. Le moment du shooting est un vrai temps fort. C’est la première fois que je vois le vêtement que j’ai imaginé en contexte. C’est très satisfaisant.
Martin Martin en trois mots ?
Féminité, Elégance, Intemporelle
Que signifie ‘être femme’ pour toi ? Quelles femmes t’inspirent ?
Plusieurs femmes m’inspirent beaucoup. Lee Radziwill pour son élégance et sa beauté. Iris Apfel pour son gout prononcé pour la mode et son originalité ou encore l’artiste, Prune Nourry pour son talent, son intégrité, et son rapport à la féminité.
Pour moi être femme, c’est être libre, insouciante, légère. Ou tout simplement, être en accord avec sa féminité, quelle qu’elle soit.
Tes projets à venir ?
D’un point de vue business, je souhaite avoir un aspect beaucoup plus humain dans mon travail, en me développant en B2C pour être plus proche de mes clientes, les rencontrer, échanger et avoir une marge qui me paraît la plus juste (un intermédiaire en moins). Sans renoncer à mes niveaux d’exigence en termes de confection et de sourcing, bien entendu. Enfin, nous souhaitons continuer de nous ancrer durablement dans le digital, améliorer le sourcing de nos tissus pour devenir une marque encore plus responsable.
Merci Capucine pour ce moment très inspirant
With love from Lou Lou,
Alexis
xxx
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