Natacha Paschal Paris

Natacha Paschal – Paris

Natacha c’est un coup de coeur depuis les débuts de l’aventure Lou Lou Love en 2019. Tout d’abord pour l’esthétisme de son travail, ces femmes qui, si elles ne sont pas cachées derrière des lunettes de soleil oversize ou ultra graphiques, vous fixent d’un regard très particulier. Celui qui dit ‘oh ok, elle, elle a un message à me faire passer’. Et j’ai vite compris que ça, des messages à faire passer, Natacha elle en a beaucoup.

Peintre et illustratrice douce et (‘hyper’) sensible, engageante et engagée, cette jeune femme, bien de son temps quoi qu’elle en dise, lit, danse, médite, crée. Bref, elle tourbillonne et nous envoie de la poésie à la fois brute et gracieuse en pleine figure, là où on l’attend le moins. 

 

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Peux tu te présenter ? 

Tout a commencé par des études de graphisme à Paris, puis l’envie de revenir à la trace de la main (en m’éloignant des ordinateurs) et donc la peinture. J’ai appris en autodidacte une année où je devais me reposer suite à des soucis de santé, je savais que je voulais peindre et je faisais des horaires de bureau tous les jours chez moi, 9h-19h, pour trouver des pistes intéressantes et retranscrire ce que j’avais dans la tête, trouver mon trait, ma signature. Ça a été l’année la moins reposante de ma vie probablement ! Mais comme je suis de nature vraiment très impatiente (j’y travaille), en général il faut que les choses aillent vite. J’aime me fixer des objectifs, apprendre de nouvelles choses, changer de medium, ce qui me permet de retrouver cette petite touche de maladresse et offre une fragilité presque poétique, la maitrise m’ennuie !

 

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Quel était ton rêve lorsque tu étais petite ? 
 

Honnêtement je ne m’en souviens pas vraiment, je ne pense pas que j’avais un rêve en particulier ou une direction précise que je voulais donner à ma vie. J’ai toujours été très indépendante et ai toujours aimé passer des heures seule, dans ma bulle, pour imaginer, créer, rêvasser (ce qui inquiétait beaucoup ma mère). Je disséquais des magazines de mode et dessinais à même le sol de ma chambre pendant des heures entre deux chorégraphies, ce qui arrive encore beaucoup aujourd’hui. Peut être que c’était ça mon rêve ? Continuer de vivre aujourd’hui comme je le faisais enfant…

 

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Quand et où te sens-tu la plus créative ? 

Le moment je ne sais pas mais je dirais que c’est surtout un état qui doit se créer. j’y accède souvent par une image que je vois, une phrase qui me parle dans une interview ou un podcast, un livre, une balade, un objet, une sensation, (l’espoir souvent je crois). Il faut qu’il y ait comme une ouverture des possibles, alors la pensée et le temps se dilatent, je peux plonger en moi tranquillement, délivrée du monde extérieur et je sens que la machine se met en marche. J’essaye aussi de plus en plus de me servir de ce que je vis, traverse, ce que je n’osais pas du tout faire avant.

 

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Qu’est-ce qui t’inspire ? 

Quand je peins, ça commence souvent par des couleurs, je pense que c’est le point de départ de mon travail. Les couleurs et ce que je ressens sur le moment. Ce que j’adore c’est quand je me sens libre et détachée, c’est là que je fais les meilleures pièces selon moi. Quand je regarde une de mes peintures, automatiquement je vais me souvenir de la manière dont je l’ai réalisé, si le processus a été agréable alors c’est là que je suis vraiment satisfaite, pour moi la fin ne justifie pas les moyens et le processus est aussi important que le résultat, c’est un processus thérapeutique en même temps !

 

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Quelle est ta vision de la femme ? 

J’aime me représenter une femme libre, sensuelle, assumée, en accord avec elle-même (et avec les autres femmes) et à l’aise avec ses défauts, les mettant en avant plutôt qu’autre chose. Dans mon travail je veux sortir la femme des contraintes et clichés par lesquels elle est trop souvent représentée dans la société, en particulier dans le monde du luxe et de la mode. Je floute les frontières, parfois on ne sait plus si c’est un homme ou une femme, si elle a été tabassé ou est juste trop maquillée, comme un écho à certaines problématiques majeures de notre époque.

 

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Quelle femme t’inspire le plus et pourquoi ? 

J’ai toujours du mal à choisir une personne en particulier, ça change souvent en fonction de mon évolution aussi. En ce moment c’est peut être Gisèle Halimi dont je viens de terminer le livre (en collaboration avec Annick Cojean) « Une farouche liberté », que j’ai trouvé magnifique et inspirant, ce refus de l’injustice et cette soif de liberté chez cette fameuse avocate résonne en moi et je trouve la ferveur avec laquelle elle s’est battue et ce qu’elle a accompli durant toute sa vie absolument époustouflant. Je me suis sentie très reconnaissante à son égard et je n’arrive pas à me résoudre à ranger le livre dans ma bibliothèque.

 

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Quelle est ta tenue de travail idéale ? 

Un grand t-shirt XXL seul ou une salopette en jean.

 

Comment travailles-tu ? 

Quand je suis libre, je peins sur une très courte plage horaire, entre 14h et 18h. J’aime travailler vite et ne passe pas des heures et des heures sur une image. La plupart de mes peintures sont réalisées en 2h. Plus que le temps c’est une question de moment, savoir saisir l’instant où je sens que je suis capable d’exprimer quelque chose d’intéressant, de satisfaisant. Si je me force, c’est la cata, donc avec le temps j’ai appris ça, ne plus culpabiliser si je passe des jours sans produire, c’est mon processus, je ne lutte plus. Par contre dans ma tête c’est 24/24 ! Je passe beaucoup de temps sur des concepts, des idées que j’aimerais développer, sur comment traduire et partager tout ça en peinture, peut être en mots parfois. En général je suis assise à mon bureau, qui ne sera quoi-qu’il-arrive jamais assez grand, compressée entre tout mon bordel. Je crois que ça me plaît en fait, que j’ai besoin de ce petit côté « cocon ». Et puis… Musique, podcast, silence, ça dépend de mon mood !

 

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Un outil indispensable dans ton atelier ? 

La lumière !

Et sinon, comme (vous l’aurez compris) je fonctionne par phase, en ce moment il me faut des livres, du café et des spéculoos.
 
 

Quelle est la partie la plus difficile de ton travail ? Et celle que tu préfères, te passionne ? 

La partie la plus difficile pour moi est que je ne maîtrise pas le résultat de ce que je fais. Je ne sais jamais vraiment à quoi une peinture va ressembler à la fin, c’est comme si ça se créait tout seul, indépendamment de ma volonté. C’est particulièrement angoissant pour le travail de commande, et très difficile à expliquer au client. Dans ce cas quand je commence, je ne sais jamais si une peinture va me prendre 2h ou 12h…

Ce que j’adore c’est quand je sens que mon énergie et la peinture s’accordent et que je trouve que ça se voit à la fin ! J’ai vraiment besoin d’apprécier le « process » pour aimer le résultat final.

 

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As-tu une pièce, un projet coup de coeur ? Un projet à venir ?

Mon projet de Fake-Magazine que j’ai commencé il y a 4 ans et qui me porte au fil du temps. J’y reviens toujours et c’est un grand plaisir pour moi. C’est un peu ma « signature ». En ce moment, je travaille sur un nouveau, plus fun, plus libre et que j’ai envie de rendre beaucoup plus personnel, témoin et révélateur de qui je suis, avec des textes, des interviews et la question du « Qui suis-je vraiment quand je ne suis pas ce que la société m’impose d’être» qui m’obsède complètement depuis quelques temps. C’est un projet que je vois bien m’accompagner à vie et pour lequel j’ai encore plein d’idées (et surtout d’envies) à développer  sur le long terme !

 

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Tu fais partie de Band Of Sisters, peux-tu nous en dire un peu plus ? 

Band of Sisters est une communauté de femmes, créatives et entrepreneuses, engagées, qui se réunissent, se soutiennent, échangent ensemble et par qui j’ai été approchée pour créer des visuels, supports de communication du projet. Ca a été une rencontre fabuleuse que je chéris beaucoup et qui a donné suite à de beaux moments ensemble ainsi qu’à de nombreuses autres collaborations avec certaines de ces femmes incroyables !

 

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Merci beaucoup Natacha pour ce doux moment de connexion et de créativité

With love from Lou Lou, 

Alexis

xxx

 

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