Claire Mondray – Toulouse
Comme beaucoup d’entre vous, nous sommes assez réticentes à la montée des contenus bien-être qui n’ont pas ou peu de sens. Chez Lou Lou Love, tout comme les marques que nous vous proposons, nous essayons de rencontrer et de sélectionner des profils de personnalités qui nous inspirent bien entendu, et donc qui font sens.
Claire Mondray fait partie de ces personnes-là. Elle prend soin d’elle-même pour des raisons bien plus profondes qu’esthétiques. Elle se documente sérieusement sur les sujets qui l’affecte, avant de les partager tout en conscience auprès de ses lecteurs & listeners via son podcast SlowHer Stories.
Claire est d’une rare sensibilité, elle est au contact de son coeur-corps-âme en continuité, et quand elle ne l’est plus, fait tout pour s’y reconnecter. Elle est ancrée dans l’ère du verseau comme peu de personnes savent l’être, et pourtant on en a tant besoin.
Claire est déculpabilisante à souhait, une vraie petite perle de vie. La suite ci-dessous à travers les mots de notre interview, un si joli moment passé en duo.
Photo Thea Myst
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Claire j’ai 34 ans, je suis originaire de Perpignan et je vis à Toulouse depuis 1 an et demi. Je suis créatrice de contenu et podcasteuse depuis 1 an et demi également à mon compte. J’ai toujours été salariée avant ça et je faisais en parallèle de la création de contenu sur IG mais surtout de façon personnelle, je ne voyais pas ça comme un travail. Je suis passionnée de lecture, je fais beaucoup de yoga, j’adore la nature. Je suis quelqu’un de passionnée. Passionnée par la rencontre, je suis quelqu’un de très curieux. Je m’intéresse au bien être depuis plusieurs années sans que j’en prenne vraiment conscience, jusqu’à aujourd’hui.
J’ai vécu des épreuves difficiles qui m’ont amené à m’y intéresser de près. J’ai eu besoin de mieux me connaître pour mieux les confronter.
Je ne suis pas de nature stressée dans la vie de tous les jours mais je souffre d’anxiété. Ce sont deux choses très distinctes. L’anxiété est irrationnelle, elle est souvent issue des blessures du passé. Elle met en exergue des peurs, qui ressurgissent là où on ne les attend pas forcément.
Photo Remy Sirieix
Quelle est ta vision du bien-être aujourd’hui ? Qu’est ce que tu gardes et qu’est ce que tu laisses ?
L’essor du bien-être a du bon, elle rend accessible des pratiques auxquelles beaucoup de personnes n’arrivaient pas à s’identifier, voire étaient réfractaires tant elles leur paraissaient un peu lunaires.
Ce qui me dérange, ce sont les injonctions qui en découlent, qui tendent à faire culpabiliser beaucoup de gens. Cette idée que l’on devrait absolument et forcément se sentir bien au quotidien, comme si les émotions négatives étaient quelque chose de mauvais, alors qu’elles sont tout à fait naturelles.
Ce qui m’agace ce sont les personnes – je pense notamment à l’influence – qui ne sont pas du tout issues du monde du bien-être et qui se mettent à communiquer à tout va, en se contentant d’un certain esthétisme, sur un domaine qu’elles ne connaissent pas.
Et pour finir l’aspect ‘surconsommation’, qui tend à créer du besoin là où il n’y en a pas. C’est un marché qui a le vent en poupe tout simplement. Malheureusement tout cela décrédibilise le milieu du bien-être également.
Photo Thea Myst
Qu’est ce que tu penses des rituels et est-ce que tu en as ?
Alors, j’en ai. Maintenant ce serait hypocrite de ma part de dire que je les suis à la lettre tous les jours. Souvent ma période de SPM (ndlr Syndrome PréMenstruel) par exemple, et bien j’ai envie de rien. J’ai pas envie de me bouger. C’est très difficile durant cette période de ne pas culpabiliser d’ailleurs. Il faut 28 jours pour créer une habitude, donc si tu décroches ça part plus vite que le temps que tu as mis pour le mettre en place. Donc le tout c’est de trouver l’équilibre entre cette réalité-là et les moments où je n’ai réellement pas envie.
Le matin je me lève, je prends le temps ensuite j’aime foncer et bosser. Je commence à ralentir en milieu de journée. J’essaie toujours de terminer par une séance de yoga. Ensuite je lis avant de me coucher, ça c’est une chose à laquelle je ne déroge jamais. J’éteins tous les appareils et ensuite c’est lecture environ une heure avant de me coucher vers 23h. Cela crée une vraie différence dans mon sommeil, même si souvent mes lectures me passionnent tellement qu’elles ont tendance à me garder éveillée 🙂 C’est une forme de méditation.
Photo Thea Myst
Tu as arrêté la pilule, peux-tu nous en parler ?
C’est une véritable aventure. J’ai arrêté la pilule il y a un an, avec une appréhension car j’ai quand même mis un an pour mûrir cette décision-là. Je l’ai arrêté car c’était en contradiction avec tout ce que je mettais en place pour aller bien, pour améliorer ma santé. Je pensais que ce serait compliqué au début, mais ça a été bien plus costaud qu’imaginé. Je l’ai arrêté durant une phase assez anxieuse pour moi, ce que je n’ai su qu’après a un impact assez énorme sur le corps. L’anxiété place le corps en mode survie, il privilégie tout sauf tes hormones. J’ai donc débuté avec trois premiers mois d’aménorrhée, puis au retour des règles, la chute de cheveux, pour ensuite laisser place à l’acné. Je n’avais jamais eu de problèmes de peau donc c’était assez déstabilisant, je ne me reconnaissais plus dans le miroir. J’avais des SPM très forts, je passais des journées entières à être énervée, plus énervée d’être énervée … des sautes d’humeur, des cycles très irréguliers qui ne permettaient même pas d’apprivoiser la situation. J’avais des cycles d’environ 45 jours, avec évidemment des SPM qui durent plus longtemps, sans même savoir quand mes règles allaient venir. De façon générale, une semaine avant les règles je n’ai plus confiance en moi du tout. Je remets tout en question.
Adaptes-tu ton quotidien en période de SPM ?
Oui, quand je peux je le fais systématiquement. Je ne cale plus d’enregistrement de podcast par exemple, j’évite des événements qui me demandent trop, j’adapte. J’ai mis du temps à le comprendre et à le mettre en place.
Je suis vraiment deux femmes différentes durant les deux phases de mon cycle. La première phase, je suis pleine d’énergie, j’ai envie d’accomplir plein de choses, j’ai mille idées et puis vient la deuxième où je suis beaucoup plus introvertie, où je suis en introspection.
En observant tout cela, on apprend à être cyclique. Mais pour observer, il faut être connectée avec son corps quasi tout le temps, donc c’est quelque chose qui met du temps à mettre en place.
Je communique beaucoup là dessus car je trouve que découvrir comment fonctionne son corps à 34 ans est aberrant. La libération de la parole, sur les réseaux sociaux notamment, permet cela.
Adapter sa vie professionnelle à son cycle quand on en a la possibilité c’est magique.
Quels aliments sont primordiaux pour toi dans ton alimentation et pourquoi ?
Je me suis beaucoup intéressée à l’alimentation il y a douze ans maintenant suite au cancer de ma mère, dans un souci de préserver ma santé. A ce moment-là j’ai pas mal d’amis qui ont perdu leurs parents aussi, à peine cinquantenaires. Ca a commencé par l’alimentation, puis les cosmétiques, ensuite les vêtements, même si sur ce dernier point je suis pas encore arrivée à mon but. Donc :
- Les fruits et légumes, toujours bio. Je suis un peu maniaque là-dessus, ça me coûte les yeux de la tête mais c’est super important pour moi.
- Les légumineuses
- Les oléagineux. J’ajoute beaucoup de mix de graines à mes repas.
- Boire. C’est ma bête noire, j’essaie de boire plus, je ne bois pas assez. J’y travaille car je sais à quel point c’est important
- Le chocolat noir. Je ne mange quasiment plus d’aliments pré-préparés, de biscuits etc
Je remplace par des fruits, du chocolat noir, de la purée d’amandes. J’ai appris à remplacer tout ce qui est additif, sucre ajouté
- Les oméga 3. Je mange as mal de sardines notamment. Je m’y suis intéressée de près en arrêtant la pilule justement
- Les oeufs. Je les ai réinséré après des années de fausses croyances à leur sujet où je pensais que c’était mauvais d’en manger tous les jours. Or c’est une des raisons pour lesquelles j’ai perdu mes cheveux, les protéines servant à fabriquer la kératine. J’ai été carencée pendant un moment, du coup je mange un oeuf tous les matins.
- Viande. J’essaie d’en manger maintenant quand je ressens le besoin. Donc en général c’est une à deux fois par semaine et seulement de la viande blanche. Quand je sors en revanche, je ne me prive pas je mange de la charcuterie, je suis du Sud, j’adore ça 🙂 Ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant nutritionnellement parlant, mais j’adore ça !
- Poisson. Je mange beaucoup de saumon. Avec de l’avocat, indispensable ! 🙂
Le tout bio, local et de saison. J’ai travaillé en grande surface également auparavant. Je sais à quel point c’est néfaste pour les producteurs, cela me tient vraiment à coeur de trouver des alternatives respectueuses et de leur apporter mon soutien. Je suis tout à fait consciente que tout le monde ne peut pas vivre ainsi. Mes parents ne pouvaient pas non plus. Je trouve ça extrêmement triste que ‘bien manger’, sainement j’entends, ne soit pas à la portée de tous. Aux Etats Unis par exemple, cela coûte plus cher de manger des fruits et légumes que tout le reste.
Mon petit déjeuner consiste en un oeuf, avec une tartine de pain sans gluten accompagnée de tahin puis un bol de yaourt végétal ou brebis dans lequel je mets souvent des poudres adaptogènes, des graines d’oméga 3 moulues et des fruits (kiwi, myrtille, en fonction de la saison) ainsi que quelques cuillères de muesli sans gluten.
Je ne mange pas que sans gluten, mais j’ai des petits symptômes – dont une rhinite chronique – qui sont arrivés depuis l’arrêt de la pilule. On n’arrive pas à trouver de lien, mais en attendant je teste des choses dont réduire le gluten, sans forcément l’éliminer. J’ai également réduit ma consommation de produits laitiers, notamment le fromage.
As-tu des outils bien-être qui te paraissent indispensables ?
- Le coussin de méditation pour les yeux durant savasana (ndlr ***** explication) qui permet de se plonger dans une profonde détente
- Les bâtons de sauge et de palo santo, qui me permettent, tout comme les bougies que j’allume en début de mes séances de yoga, de ritualiser ma pratique, d’y apporter une expérience olfactive
- Les guasha que j’utilise le soir après chaque soin
- Un oracle. J’aime beaucoup L’Oracle de la Métamorphose d’Anne Péclers. Il est plus spirituel qu’ésotérique, il permet la connaissance de soi, le réaligement avec ses propres besoins. A minima je tire une carte par semaine à la fin d’une séance de yoga, et si j’en ressens le besoin, je multiplie l’expérience plusieurs fois par semaine.
Je le glisse dans un petit support au-dessus de mon bureau, ce qui me permet de pouvoir le visualiser durant la semaine et de me rappeler mes points de focus ou de réflexion
- Le journaling que je mets souvent de côté encore pour des raisons de cycle mais auquel je reviens de plus en plus. C’est très libérateur et permet d’avancer sur la gestion des émotions, de libérer nos parts de lumière mais aussi d’ombre, dont on ne sait souvent que faire
As-tu hérité d’un geste ou d’une pensée qui t’accompagne tous les jours et que tu souhaiterai transmettre à ton tour ?
L’astuce qui permet de me calmer : la respiration. Lorsque j’ai une montée d’angoisse ou de stress, j’inspire et j’expire en 5 ce qui me permet de me focus uniquement là dessus.
La pensée qui m’accompagne le plus c’est que Rien n’est permanent. C’est une toute petite phrase qui fait vraiment écho. J’ai vécu des années très difficiles et de pouvoir me le rappeler dans ces moments-là m’apaise et me guide au quotidien.
As-tu des astuces à partager qui te permettent de faire face à ton stress ?
Alors après la respiration, le CBD. Ensuite, l’état méditatif. Pas tant la pratique de la méditation, mais aller se promener en pleine nature par exemple, ce qui me permet vraiment de modérer mes émotions. Autrement, lire, puis les rituels. Et aller voir un psychologue, ce que tout le monde gagnerait à faire, ne serait-ce que pour comprendre comment notre cerveau fonctionne.
Cela a été très bénéfique pour moi. L’année dernière j’ai fais un trouble anxieux … parce que j’étais trop heureuse ! Quelques temps auparavant, j’avais perdu mes deux parents d’affilée et vécu une séparation très compliquée avec mon ex-mari, le tout en un temps très rapproché.
Pas longtemps après la mort de mon père, qui est parti peu de temps après ma mère, j’ai fais un trouble anxieux généralisé et j’ai dû me rendre chez un psychiatre. Ma mère étant dépressive j’avais peur de l’aspect ‘hérédité’. Il m’a expliqué que dans ce cas précis, il s’agissait d’une réaction chimique post choc émotionnel et qu’il était tout à fait normal que le cerveau agisse ainsi. Cela m’a beaucoup aidé de savoir cela, car j’ai su ce jour-là que c’était contrôlable, à condition que je prenne soin de moi.
Cela se reproduira peut-être mais je travaille tous les jours pour contrer cela. Je remercie ces épreuves de troubles anxieux, car il n’y a pas mieux pour apprendre à se connaître.
Pour revenir aux astuces, je dirai le yoga, mais c’est très personnel. Je trouve que chacun doit trouver l’activité physique qui lui ressemble, qui lui permet de se vider la tête. Certains y arrivent en courant par exemple, cela leur appartient. Le plus important c’est de trouver son équilibre, entre son rytyme de vie et ses valeurs. Les contenus bien-être doivent servir à ça : permettre aux personnes de tester ce qui les attire le plus et tirer leur propre conclusion sur ce qui leur fait du bien ou pas.
Photo Thea Myst
Quelles sont d’après toi les meilleures méthodes de déconnexion ?
Tout ce que j’ai pu citer dans mes astuces ainsi que de prendre le temps de parcourir mes passions, et donc me couper des réseaux. Ce sont des moments qui me nourissent beaucoup. Respirer, respirer, respirer. Puis s’ouvrir à sa spiritualité. La résilience par exemple m’a sauvée.
Quel est ton signe astrologique ?
Balance. Je ne connais pas mon ascendant, mais je confirme que je suis à 100% alignée avec les traits de personnalité de mon signe solaire.
Photo Thea Myst
Est-ce qu’il y a une femme ou un homme qui t’inspire en particulier ?
Ma maman, une personne très courageuse et très aimante. Sinon un homme, je dirai Christophe André, il a énormément de sagesse. Il m’inspire beaucoup, j’espère arriver à tendre vers sa sagesse un jour.
Quels sont tes projets à venir ?
D’un angle très concret, ce serait de trouver un équilibre entre le contenu du podcast qui me passionne beaucoup mais que j’ai créé il y a seulement un an et celui que je crée sur mon compte instagram depuis 2012 déjà et qui me permet de vivre. Le but est de créer un cercle vertueux entre les deux.
Merci Claire pour ce beau partage d’âme
With Love and Light from Lou Lou
Alexis Xx
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